COMMUNIQUÉ
OBSERVATOIRE
NATIONAL DES CULTURES TAURINES
30
septembre 2015
ACTE
DE CENSURE À L’ÉCOLE PROSPER MÉRIMÉE DE NÎMES
La
détérioration délibérée, à la demande des services
départementaux de l’Éducation Nationale du Gard, dont a été
victime la fresque à sujet taurin de l'Ecole Prosper Mérimée de
Nîmes, est un acte de censure qui revient à nier la réalité d'une
culture incontestablement ancrée dans l'histoire et le présent de
la région et de la ville de Nîmes, et donc à heurter
gravement la sensibilité de ceux qui y sont attachés.
La
suppression des figures du torero et du toro, sur l'injonction d'une
association extérieure à l'école, et sans consultation de la
communauté scolaire, constitue d'abord une marque de mépris à
l'égard des élèves et des enseignants qui ont imaginé ou réalisé
ce dessin.
Dans
cette "logique", faut-il s’attendre à ce que ces mêmes
services débaptisent cette école, puisque Prosper Mérimée a
fortement contribué à l'introduction de la corrida en France
?
Faut-il
s’attendre à ce que ces mêmes services ne soient enclins à
empêcher que les élèves aient accès aux oeuvres tauromachiques de
Picasso ou de Goya, aux textes d’Hemingway ou de Mérimée, à
l'opéra de Carmen, et à interdire que des enseignants les emmènent
au Musée des cultures taurines de Nîmes?
Qu'en
sera-t-il alors du message de Voltaire contre l'intolérance et pour
la liberté d'expression, message dont l'éducation nationale a
rappelé, avec raison, à l'occasion du drame de Charlie Hebdo,
qu'il constituait une des valeurs fondamentales de la République ?
L’Observatoire
National des Cultures Taurines, au nom de la liberté d’expression
et de la pluralité culturelle qu’il est indispensable de
préserver, alerte ce jour monsieur le Président de la République,
monsieur le Premier Ministre et madame la Ministre de l’Éducation
Nationale et leur demande que cette fresque soit restaurée dans sa
présentation originale, afin de ne pas imiter, si peu que ce soit,
les déprédations déplorables des talibans à l'égard du
patrimoine artistique.
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